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at75   Berlin Series No.3       Roananax 1999 & Obliq 2014 split CD


1-5 Roananax 1999 - archive recording           39’

Axel Dörner - trumpet, Robin Hayward - tuba, Annette Krebs - electroacoustic guitar

Andrea Neumann - inside piano & mixing board

                                                                          youtube extract


6-7 Obliq 2014              40’

Pierre Borel - alto saxophone, Hannes Lingens - percussion, Derek Shirley - electronics                                                              youtube extract

roananax obliq another timbre

A split CD presenting contrasting aspects of ‘Berlin reductionism’. Firstly Roananax 1999 - an archive recording by the quartet of Axel Dörner, Robin Hayward, Annette Krebs and Andrea Neumann. All four musicians were leading figures in the emergence of Berlin reductionism, though the music isn’t necessarily what you’d expect.


The second half of the disc - Obliq 2014 - presents the work of a current Berlin group from a recording session at Amann studios in Vienna. The music affords a fascinating contrast with the sounds of Roananax 15 years previously.

Reviews


The latest in Another Timbre’s excellent Berlin location series, this release contains two vivid documents of Berlin improvisation, recorded fifteen years apart. From 1999, Roananax plays a fairly alien and at times aggressive music that ranges about as widely in dynamic as one could conceive. The main ingredients include brass (Axel Dörner on trumpet and the always marvelous Robin Hayward on tuba) that ranges from the softest breath to splatter or braying, and the singular Annette Krebs (electro-acoustic guitar and mixing board) and Andrea Neumann (inside piano and mixing board). They create a ranging bestiary of unpredictable sound, filled with whorls, clatters, homemade steampunk zither-spindle noises, and electronic whines. On their suggestive untitled pieces, Roananax produces all manner of sounds which are so very concrete and yet suggestive of multiple possibilities: an alarm rings while something is being choked, wetly; an airplane takes off, audible over morning din; or a huddle between a creaking metal door, a car failing to start, and a buzzing copter, together like an insect swarm somehow contained in a sruti box. It’s hard to imagine any fan of these improvisers not loving this particular meeting, though as distinctive as their personalities are, some of the best moments here are those subsisting in electric crackle and sustained breath noises that only at length unfold in machine-like cranks or focused howl.


Earlier this year, the trio Obliq (Pierre Borel on alto, Hannes Lingens on percussion, Derek Shirley on electronics) laid down two long tracks in Vienna’s Amann Studios. If the latter qualities of Roananax represent part of their varied approach to improvisation, that intense commitment to sonic merging is something of foundation for Obliq’s aesthetic. In my initial listenings to Obliq, I felt confident that I could distinguish rubbed floor tom from a held reed note from spacious electronics. But subsequently I grew less sure that I could isolate each player’s contributions, and more convinced that it didn’t matter. The music is subtle, super-silent, and what gestures there are tend unilaterally toward self-abnegation, as each player becomes part of an interlocking, spare, laser-focused tone generator. As the music evolves, Obliq focuses intently on contrasts in register, with a low tone floor spooling out into realms rumbling and sub-guttural, so that you can just about feel it tickle your tympanum. In time, shapes emerge (and there are occasional punctuations from Borel or Lingens) as overtones slowly gravitate to the edges of the space delineated (with a tantalizing pitch-bending moment towards the end of the first untitled piece, as things settle briefly, suggestively into a chord). A similar focus comes with the second piece, which begins from almost wincingly high tones (I loved the intertwining of saxophone squeal, electronics, and tightly bowed cymbal) and allows the elements slowly to disaggregate until, after some gruff instrumental contrast, it settles once more into the lower register. Fabulous, entrancing stuff that’s marked by serious unity of purpose. And overall, a terrific release.”


–Jason Bivins, Point of Departure



“L’autre split publié cet été dans la série berlinoise réunit deux formations allemandes et représente deux générations de musiciens : les fers de lance du réductionnisme dans Roananax et la relève actuelle avec Obliq. Je ne crois pas avoir déjà entendu ces noms, et pourtant, chaque formation compte parmi ses membres des musiciens que je suis d’assez près.


Roananax, ainsi, n’est composé de rien de moins que d’Axel Dörner à la trompette, de Robin Hayward au tuba, d’Annette Krebs à la guitare électroacoustique et à la table de mixage, et d’Andrea Neumann au cadre de piano et à la table de mixage également. Le quartet propose ici cinq improvisations enregistrées à Berlin en 1999, il y a maintenant quinze ans oui. C’était le début du réductionnisme, de l’improvisation libre axée sur le timbre et comptant avec le silence. Et c’était déjà hautement virtuose et talentueux. En fait, à écouter cet enregistrement de quinze ans, on se demande ce qu’il y a eu de plus durant ces dernières années. Le quartet avait déjà exploré l’improvisation dans sa forme la plus radicale et la plus recherchée avec cette profusion de souffles, de cordes percutées et agitées par des moteurs, de préparations, d’électroniques simples mais fins. Il s’agit là d’une sorte de témoignage à double sens. D’une part, il témoigne d’une énorme créativité de ces musiciens qui exploraient toutes sortes de textures, de dynamiques, de silences et de bruits. Mais cet enregistrement témoigne aussi d’une musique qui n’avance pas tellement depuis quinze ans, une musique qui a fait son temps et qui demande à être dépassée…


Et justement, c’est parmi les musiciens d’Obliq que semblent se trouver quelques personnes qui tentent de dépasser ces catégories et ces esthétiques contemporaines. Ce trio compte en effet Pierre Borel au saxophone alto, Hannes Lingens aux percussions, et Derek Shirley à l’électronique, soit trois personnes que j’ai entendu dans des projets aussi divers que des créations free bop, des reprises d’Ornette Coleman et d’Anthony Braxton, des improvisations avec des membres d’insubordinations, et des réalisations de partitions de Philip Corner ou du collectif Wandelweiser.


Et ici, Obliq propose deux pièces de vingt minutes chacune, deux pièces minimales qui dépassent justement le réductionnisme d’une certaine manière. Il s’agit aussi de deux pièces très axées sur le timbre, mais deux pièces très structurées et beaucoup plus minimalistes et radicales que ce que peuvent proposer la plupart des musiciens affiliés au réductionnisme. En deux mots, peut-être est-ce seulement du réductionnisme teinté de Wandelweiser, mais c’est tout de même une voie nouvelle et intéressante qui est exploitée ici. La première pièce proposée est basée sur une sinusoïde très basse accordée avec une peau frottée qui produit des battements microtonaux. On entend par moment Pierre Borel qui intervient de manière discrète avec des notes médiums et pures. La seconde pièce joue sur des fréquences plus aigues entre le saxophone et l’électronique cette fois avec des interventions espacées des percussions. Il s’agit en tout cas de deux pièces très calmes, proches du silence, toutes en continuité et en linéarité, deux pièces poétiques et immersives qui nous plongent dans un univers sonore délicat, sensible, liquide et vaporeux, qui nous font suivre un fil ténu mais beau, qui nous plongent dans un monde sonore envoutant et berçant.”


Julien Heraud, Improv-Sphere

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